L'Homme et la Machine : commande, contrôle ou collaboration ?

Originally published by Bruno Bonnell on LinkedIn: L'Homme et la Machine : commande, contrôle ou collaboration ?

La médiatisation des victoires d'AlphaGo sur le meilleur joueur de Go au monde, les performances créatives des peintures virtuelles de Deep Dream, le roman populaire ou les articles entièrement rédigés par des logiciels angoissent les populations qui constatent la puissance grandissante des machines savantes.

Elles anticipent des pertes d'emplois, se sentent battues sur leurs propres terrains, notamment ceux de l'expérience accumulée et de la connaissance : les robots apprennent plus vite et les solutions proposées par les machines sont souvent plus complètes.

Au cours des siècles, l'homme a exécuté, par défaut d'alternatives, de très nombreuses tâches pour lequel il était la seule "force de travail", qu'elles soient manuelles (travaux de force) ou intellectuelles (calculs, comptage...). L'arrivée de systèmes "intelligents", autonomes et apprenants, susceptibles de se substituer à lui pour certains travaux est-elle une avancée dans la condition humaine ou une régression ?

"Rien ne semble arrêter le potentiel des machines"

L'éthique moderne conclut que s'ils le remplacent à des postes fatigants, dangereux ou trop répétitifs, c'est un bien pour l'humanité. Mais, si on traverse le rubicon de métiers plus nobles, les avis sont beaucoup plus contrastés. Cette frontière est pourtant en passe d'être franchie et rien ne semble arrêter le potentiel des machines. Taxis, médecins, avocats, journalistes, professeurs... Tous ces métiers sont annoncés comme condamnés à "disparaître à terme " au bénéfice des intelligences artificielles, robots de services et machines savantes.

Il n'en est fort heureusement rien. Ces métiers ne disparaîtront pas mais vont clairement se transformer : ils vont se concentrer sur leur mission d'origine, le service aux autres, tout en s'appuyant sur les résultats des machines. Allier la perspicacité humaine avec les performances des robots est certainement une voie à suivre.

Plutôt que craindre une substitution, il faut s'attacher à rechercher la complémentarité homme-machine.

Tout comme l'outil a amélioré la dextérité humaine, la machine a amplifié sa force : le robot peut augmenter son intelligence, lui faire dépasser la "technicité" de son art, la conduite pour un taxi ou le scalpel pour un chirurgien, pour le rendre plus attentif à l'autre. Un diagnostic précis exécuté par une machine ne pourra être transmis sans intermédiation médicale humaine, une conclusion juridique sans l'explication d'un avocat à son client, une course en taxi autonome sans une assistance à bord...


Waiting for permission
Allow microphone access to enable voice search

Try again.