Dans la refondation européenne que je préconise, la question de la politique énergétique doit être clairement posée

Originally published by Nicolas Sarkozy on LinkedIn: Dans la refondation européenne que je préconise, la question de la politique énergétique doit être clairement posée

Le Journal du Dimanche, le 30 avril 2016

Mardi, Les Républicains tiennent une convention sur l’énergie. François Hollande vient de confirmer qu’il signerait cette année le décret de fermeture de la centrale de Fessenheim. Si vous étiez élu en 2017, remettriez-vous en cause cette décision ?

La fermeture de Fessenheim est une erreur historique. L’Autorité de sûreté nucléaire, après avoir examiné la centrale, lui a accordé plusieurs années d’exploitation supplémentaires. A lui seul, le site de Fessenheim fournit notamment l’électricité de toute la région Alsace. Elle rapporte plus de 300 millions d’euros de bénéfices à EDF et elle ne pose aucun problème de sécurité. De deux choses l’une : soit les centrales sont dangereuses et dans ce cas, la France comptant 58 réacteurs nucléaires, pourquoi fermer ceux de Fessenheim et pas les autres ? Soit ce n’est pas dangereux et dans ce cas-là pourquoi fermer Fessenheim ? Uniquement, par pure tactique électorale, pour rattraper désespérément les écologistes ? On est très loin du sens de l’Etat.

Grâce au nucléaire, je veux rappeler que la France est le pays européen qui émet le moins de gaz à effet de serre.

François Hollande a reporté à 2019 les décisions concernant d’autres éventuelles fermetures de centrales pour ramener de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité…

En cas d’alternance, nous abrogerons l’objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité en France. Le nucléaire est un atout pour la compétitivité française. Considère-t-on que la France a trop d’atouts ? La question n’est pas de savoir si on est pour ou contre le nucléaire. Il n’y a simplement aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire. Il faut donc maintenir le parc actuel, et investir pour développer une nouvelle génération de centrales. Grâce au nucléaire, je veux rappeler que la France est le pays européen qui émet le moins de gaz à effet de serre.

Jusqu’à quel point peut-on prolonger indéfiniment et sans risques la vie des centrales nucléaires ?

Les Etats-Unis viennent de prendre la décision de porter la durée de vie de leurs centrales à 60 ans. Certains envisagent 80 ans. Mais le choix ne doit pas être politique. La décision doit être celle des seules autorités de sûreté. J’ajoute que fermer des centrales coûterait trois fois plus cher que de les maintenir en l’état et de les moderniser. Nous n’avons pas de pétrole. Nous n’avons pas de gaz. Nous sommes indépendants à 75% grâce à notre production nucléaire. Nous exportons même de l’électricité. Ce n’est pas un hasard si tous les présidents de la République depuis le général de Gaulle, gauche et droite confondues à l’exception de M. Hollande, ont confirmé le choix du nucléaire. Jusqu’à M. Hollande, le nucléaire n’était pas un élément de la bataille politique.